Les régions polaires sont des déserts de glace et de neige, balayés par des vents puissants. Elles figurent parmi les lieux les plus inhospitaliers de la Terre. À l’extrême nord de notre planète se trouve l’Arctique, composé d’environ 30 % de terres et de 70 % d’océans. En été, les terres de l’Arctique se couvrent d’une végétation typique : la toundra. Autour du pôle Sud de la Terre se trouve l’Antarctique, un continent montagneux recouvert d’une épaisse calotte glaciaire et entouré de l’océan Austral. Avec une température moyenne de près de –57 °C en son centre, ce continent très sec et venteux est l’endroit le plus froid du monde. L’eau glaciale des océans polaires est recouverte d’une couche de glace flottante, la banquise. Qu’ils soient habitants des océans ou des terres, les animaux des régions polaires sont parfaitement adaptés aux conditions extrêmes de leur milieu.
Les océans polaires regorgent de vie. Au printemps et en été, la banquise fond en partie. La lumière du soleil pénètre dans l’eau et favorise la croissance des algues. Cette soudaine abondance de nourriture attire le plancton, qui attire à son tour de plus gros animaux, comme des poissons et des baleines. L’hiver, le froid s’intensifie et les couches de glace flottante se soudent pour reformer la banquise. Plusieurs animaux marins migrent alors vers des eaux plus chaudes, en quête de nourriture.
La toundra est un biome associé aux régions à climat très froid. On la trouve surtout dans les terres arctiques, sur certaines îles entourant l’Antarctique et dans les hautes altitudes des montagnes. Des végétaux de petite taille, comme des mousses, des lichens, des herbes et des arbres nains, y poussent pendant une courte période de l’année.
En été, le sol de la toundra ne dégèle qu’en surface. La couche inférieure du sol reste donc gelée en permanence. C’est le pergélisol. Dans les régions les plus froides, le pergélisol peut s’étendre sur plus de 400 m de profondeur.
En hiver, la température peut descendre jusqu’à –50 °C ! Le sol gèle totalement et se couvre d’une couche de neige généralement peu épaisse, car l’air est trop sec pour que des précipitations importantes aient lieu. Des vents puissants et glaciaux balaient la neige, faisant parfois affleurer la roche.
En été, la hausse des températures fait fondre la couverture neigeuse. Le sol absorbe alors les rayons solaires et dégèle en surface. Bloquée par le pergélisol, l’eau ne peut être absorbée totalement. Elle imbibe les couches superficielles du sol, formant des étangs et des marécages qui se couvrent rapidement d’une végétation basse et colorée.
L’Antarctique est un continent presque complètement recouvert de glace, dont l’épaisseur dépasse 3 km à certains endroits. Ce vaste désert blanc, balayé par des vents puissants, détient le record de la température la plus basse enregistrée à ce jour : –89 °C ! Les terres inhospitalières de l’Antarctique n’appartiennent à aucun pays et sont entièrement dédiées à la recherche scientifique et au tourisme. Les nombreux oiseaux et mammifères marins de cette région dépendent des richesses de l’océan Austral pour survivre, notamment de l’abondance de petits crustacés appelés krill.
Le rorqual à bosse ou baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) est un cétacé pouvant mesurer 15 m de long et peser plus de 25 tonnes. Cette baleine à fanons parcourt chaque année des milliers de kilomètres, migrant des mers froides, où elle se nourrit de krill et de petits poissons, aux mers chaudes où elle se reproduit. Pour établir leur dominance et attirer les femelles, les mâles entonnent des chants qui durent plusieurs jours et qui se propagent à des dizaines de kilomètres sous l’eau.
Le léopard de mer (Hydrurga leptonyx) doit son nom aux petites taches qui couvrent son corps. Caché sous un bloc de glace flottante, ce mammifère de 3 m de long attend qu’un manchot ou un jeune phoque plonge dans l’eau pour le prendre par surprise. Outre les phoques et les manchots, le léopard de mer se nourrit de poissons, de krill et d’autres invertébrés marins. Il est parmi les plus grands prédateurs de la région antarctique.
Il existe 15 espèces de poissons des glaces, vivant toutes dans l’océan Austral. Pour survivre dans l'eau glaciale, ces poissons produisent un antigel naturel. Leur sang transparent ne contient pas d’hémoglobine, mais plutôt des molécules spéciales qui s’attachent aux cristaux de glace lorsqu’ils se forment et empêchent ainsi leur corps de geler, même sous la glace !
Le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii) vit en Antarctique et dans les eaux glaciales entourant ce continent. Il possède une épaisse couche de graisse isolante et une dense fourrure imperméable qui le protègent du froid. Cet excellent plongeur passe l’hiver polaire dans l’eau, sous la glace. Avec ses dents, il perce des trous dans la banquise pour pouvoir respirer. Le phoque de Weddell peut rester une heure sous l’eau en quête de poissons et de calmars. Ses prédateurs sont deux autres mammifères marins : l’orque épaulard et le léopard de mer.
Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) est l’un des rares animaux vivant exclusivement en Antarctique. Lorsque vient le temps de se reproduire, ces oiseaux de 1,2 m de haut se rassemblent sur la glace en un groupe compact. Ainsi attroupés, ils arrivent à lutter contre les températures glaciales. Comme les autres espèces de manchots, les manchots empereurs sont incapables de voler. Leurs ailes, transformées en puissantes nageoires, leur permettent de plonger à plus de 400 m de profondeur pour se nourrir de krill, de calmars et de poissons.
L’orque épaulard (Orcinus orca), qui peut atteindre 9 m de long et peser plus de 5 tonnes, est le plus grand et le plus rapide de tous les dauphins. Il peut se déplacer à près de 50 km/h et faire surgir son gros corps hors de l’eau. Bien qu’il soit présent dans tous les océans du monde, ce mammifère préfère les eaux froides. Les orques se rassemblent pour chasser des phoques, des manchots et parfois même des baleines et des requins !
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