Les îles sont des terres parfois très éloignées des continents. Leur isolement géographique a favorisé le développement, sur plusieurs d’entre elles, d’espèces rares et uniques. Les prédateurs et les compétiteurs y étant peu nombreux, les plantes et les animaux insulaires ont évolué vers des formes parfois surprenantes, comme des oiseaux incapables de voler, des éléphants nains ou des tortues géantes. Les îles sont des joyaux fragiles. Certaines pourraient bientôt disparaître sous les eaux, puisque le niveau des océans s’élève avec le réchauffement climatique. De plus, la faune des îles est sensible à la destruction de son habitat, déjà restreint. Par ailleurs, les humains introduisent, volontairement ou non, de nombreuses espèces sur les îles (rat, lapin, chien, bétail, plantes, etc.). Certaines espèces, en proliférant, peuvent devenir envahissantes et rompre le fragile équilibre des écosystèmes insulaires. La majorité des extinctions animales des derniers siècles ont touché les espèces endémiques des îles.
Dans les forêts de Madagascar, les makis catta (Lemur catta) forment des groupes d’une quinzaine d’individus en moyenne, dominés par les femelles les plus agressives. Contrairement à la plupart des autres lémuriens, les makis catta sont diurnes, c’est-à-dire qu’ils sont actifs le jour et dorment la nuit. Une de leurs occupations préférées consiste à prendre des bains de soleil, assis, jambes et bras écartés.
Avec une taille de quelque 75 cm, l’indri (Indri indri) est parmi les plus grands lémuriens. Le chant plaintif de cet herbivore diurne, qui rappelle celui de certaines espèces de baleines, retentit à des kilomètres à la ronde dans la forêt humide de Madagascar. Comme de nombreuses autres espèces endémiques de l’île, l’indri est menacé d’extinction par la déforestation.
Couvert de poils raides et piquants, le tenrec (Tenrec ecaudatus) (ou tangue) est un insectivore nocturne qui mesure une trentaine de centimètres et vit dans de nombreux biomes de Madagascar. Il détient un incroyable record de fécondité chez les mammifères : il peut exceptionnellement donner naissance à plus de 30 petits en une seule portée !
L’aye-aye (Daubentonia madagascariensis) est un lémurien nocturne qui a la taille d’un chat, des oreilles de chauve-souris, des dents de rongeur et des mains de singe ! Ses doigts sont démesurément longs, surtout le majeur. À l’aide de ce dernier, il capture les larves qui se trouvent dans les cavités des arbres, après avoir rongé l’écorce avec ses dents. L’aye-aye, qui vit uniquement à Madagascar, pourrait disparaître en raison de la perte de son habitat.
Chaque printemps, l’île Christmas (située dans l’océan Indien) est paralysée par le déferlement de quelque 120 millions de crabes terrestres rouges (Gecarcoidea natalis). Ces crustacés quittent alors leurs terriers des forêts de l’île et traversent routes et maisons pour rejoindre la mer. Arrivés sur les plages, les crabes s’accouplent puis déposent leurs œufs dans l’océan. Les larves commenceront leur vie dans l’eau. Au début des années 1900, les humains ont exterminé le rat de Maclear, principal prédateur du crabe terrestre rouge, favorisant ainsi la prolifération de l’espèce. Toutefois, celle-ci est maintenant victime des fourmis folles jaunes, introduites sur l’île… par les humains !
Les tortues géantes d’Aldabra (Geochelone gigantea) sont endémiques à l’atoll corallien d’Aldabra, dans le sud-ouest de l’archipel des Seychelles, dans l’océan Indien. Avec un poids de quelque 250 kg et une taille de 1,20 m, c’est la plus grosse des tortues terrestres, un record partagé avec la tortue géante des Galápagos. Grâce à de nombreuses mesures de protection, la tortue d’Aldabra n’est plus menacée d’extinction et sa population dépasse désormais 100 000 individus.
Le kakapo (Strigops habroptilus) est un oiseau nocturne extrêmement rare qui ne vit qu’en Nouvelle-Zélande. Il est le seul perroquet incapable de voler ! Le Kakapo a frôlé l’extinction en raison de la déforestation, d’une chasse intensive et de l’introduction par les humains de prédateurs (chats, chiens, etc.). Heureusement, un récent programme de sauvegarde a réussi à le sauver de justesse.
Les forêts de Nouvelle-Zélande abritent cinq espèces de kiwis (Apteryx australis), des oiseaux nocturnes incapables de voler. Les énormes œufs des kiwis, dont certains pèsent près de 500 g, sont six fois plus gros que ceux des poules, des oiseaux de même taille ! Les kiwis sont principalement menacés par l’introduction en Nouvelle-Zélande de divers mammifères, dont l’hermine et le chat. Ils sont peut-être des parents éloignés des moas, des oiseaux géants inaptes au vol originaires de Nouvelle-Zélande, disparus il y a quelques centaines d’années.
Le tarsier des Philippines (Tarsius syrichta) est un minuscule primate d’à peine 15 cm de haut et pesant moins de 140 g ! Il est endémique des forêts humides du sud-est de l’archipel des Philippines, où il se nourrit d’insectes, de lézards et de petits oiseaux.
Proche parent de l’humain, l’orang-outan (Pongo pygmaneus) passe ses journées dans les arbres des forêts humides des îles de Bornéo et de Sumatra (Indonésie) à la recherche de fruits, de feuilles, de petits invertébrés et d’œufs d’oiseaux dont il se nourrit. Comme de nombreuses autres espèces endémiques à l’archipel indonésien, ce grand singe est gravement menacé par la destruction de son habitat, qui est remplacé par des plantations de palmiers à huile.
De tous les suidés (famille des porcs), le babiroussa (Babyrousa babyrussa) est celui dont l’aire de répartition géographique est la plus petite, et le nombre d’individus le plus faible. La population de ce curieux cochon sauvage est estimée à 4 000 individus tout au plus, disséminés dans les forêts marécageuses de quelques îles indonésiennes. En plus d’être chassé pour sa chair, le babiroussa est menacé par la déforestation et la prospection minière, qui détruisent son habitat.
Les forêts humides de l’île de Nouvelle-Guinée abritent de nombreux oiseaux au plumage magnifique, comme les paradisiers (Paradisaea rudolphi). Les mâles paradisiers, très colorés, rivalisent d’élégance et de beauté pour séduire les femelles. Ainsi, le paradisier bleu se suspend tête en bas à une branche d’arbre, déployant sa splendide queue en un demi-cercle spectaculaire.
L’iguane marin (Amblyrhynchus cristatus) vit en groupes sur les côtes rocheuses des îles Galápagos. Ce gros reptile de 1 m de long, qui se nourrit d’algues, est le seul et unique lézard marin. Sa puissante queue lui permet de nager aisément sous l’eau pour trouver sa nourriture.
Le géospize pique-bois (Camarhynchus pallidus) se nourrit d’une façon fort ingénieuse. Ce pinson endémique aux îles Galápagos utilise une brindille ou une aiguille de cactus, qu’il tient fermement dans son bec, pour sonder les fentes de l’écorce des arbres à la recherche de larves d’insectes. Celles-ci finissent embrochées sur son outil pointu !
Il ne reste plus qu’une centaine de marmottes de l’île de Vancouver (Marmota vancouverensis) en liberté. La présence de divers prédateurs ainsi que la destruction graduelle de leur habitat et des plantes dont elles se nourrissent les menacent sérieusement d’extinction. Ces marmottes vivent dans les montagnes de l’île canadienne de Vancouver, où elles sont endémiques.
Le macaque japonais (Macaca fuscata) est endémique au Japon, comme près de 25 % des espèces de vertébrés de l’archipel. Réunis en groupes d’environ 20 à 30 individus dans les forêts montagneuses, ces macaques sont les singes vivant le plus au nord de la planète. Ils peuvent supporter des températures de
–15 °C, se réfugiant parfois dans l’eau chaude des sources thermales.
L’amazone à tête blanche (Amazona leucocephala bahamensis) de l’île d’Abacco (Bahamas), dans les Antilles, niche sous la terre. Dans le sol calcaire de cette île, l’eau a creusé de grandes cavités, qui constituent de parfaits terriers pour couver et élever les petits du perroquet. Ils sont ainsi protégés contre les fréquents feux de forêt. Longtemps menacée par le trafic d’animaux de compagnie, l’amazone à tête blanche est aujourd’hui protégée et a été réintroduite avec succès dans son environnement d’origine.
Voir aussi :
Dans le dictionnaire visuel :
Dans les capsules encyclopédiques De Visu :
Dans le blogue ikonet :