Les rayons du soleil pénètrent très peu au-delà de 200 m de profondeur. Faute d’une quantité suffisante de lumière, les végétaux marins ne peuvent pas se développer en eaux profondes et les animaux se font beaucoup moins nombreux. Au-delà de 1 000 m de profondeur, c’est l’étage obscur : l’obscurité est totale, l’eau froide, la pression écrasante et la nourriture rare. Malgré tout, des créatures insolites y vivent, parfaitement adaptées à cet environnement inhospitalier. Leur corps est généralement très souple afin de résister à la pression. Leur gueule est souvent gigantesque, pour ne pas rater une seule chance de gober une proie de passage. Certains animaux utilisent un procédé chimique, appelé bioluminescence, pour produire de la lumière, ce qui leur permet de communiquer, d’attirer, de tromper... D’autres sont sensibles à la moindre vibration et attendent patiemment la proie qui les frôlera ou les miettes de nourriture et les cadavres tombant de la surface.
Fosses et dorsales océaniques |
En 1934, les humains parviennent à observer pour la première fois les animaux des profondeurs. Cet exploit est réalisé par deux explorateurs américains, William Beebe et Otis Barton. Grâce à la bathysphère, une grosse sphère d’acier reliée à un navire par un câble, ils descendent à 923 m sous la surface de l’eau. En 1960, Don Walsh et Jacques Piccard réalisent un nouvel exploit. À bord du bathyscaphe Trieste, ils descendent dans une fosse abyssale à 10 916 m de profondeur, un record jamais égalé ! La bathysphère et le bathyscaphe ne pouvaient se déplacer qu’à la verticale. En 1964, Alvin devient le premier submersible complètement mobile, capable de transporter des passagers sous l’eau et d’explorer avec aisance des profondeurs atteignant 4 500 m !
Fond de l’océan |
Grâce à son ventre parsemé de points lumineux, la hache d’argent profite d’un camouflage des plus efficaces. Les prédateurs nageant dessous se méprennent à la vue des reflets projetés par ce petit poisson. Ils les confondent avec les faibles lueurs du soleil qui filtrent à travers la surface, quelques centaines de mètres plus haut. Les points lumineux de la hache d’argent pourraient aussi servir à attirer le plancton dont elle se nourrit ou à communiquer avec ses congénères.
Le poisson-vipèreLe poisson-vipère possède un corps effilé pouvant mesurer plus de 30 cm de long et une gueule démesurée munie de grandes dents incurvées. Grâce à son estomac extensible et à ses mâchoires pouvant s’écarter très largement, il est capable d’avaler et de digérer des proies presque aussi grosses que lui ! |
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Le poisson-lanterneLa famille des poissons-lanternes compte de nombreuses espèces dispersées dans tous les océans du monde. Il s’agit sans doute des vertébrés marins les plus abondants ! Ces petits poissons de 7 à 23 cm de long doivent leur nom aux organes bioluminescents qui recouvrent leur corps. À la tombée de la nuit, les bancs de poissons-lanternes quittent les profondeurs pour se nourrir de plancton, près de la surface. Au lever du jour, ils redescendent pour se soustraire à la vue des prédateurs. |
Les cinq espèces de baudroies des abysses vivent à plus de 1 000 m de profondeur. La femelle baudroie, qui mesure près de 20 cm, porte au-dessus de sa tête un appât contenant des bactéries bioluminescentes. Grâce à cette canne à pêche lumineuse, elle attire d’autres poissons qu’elle gobe en un éclair avec son énorme gueule armée de dents acérées. Le mâle, beaucoup plus petit que la femelle, ne mesure pas plus de 3 cm.
Le poisson tripodeLe poisson tripode, qui atteint près de 40 cm de long, vit sur les grands fonds marins, parfois à plus de 4 000 m de profondeur. Il se tient immobile sur le fond, face au courant, sur les trois longues extensions rigides de ses nageoires. Bien installé sur son « trépied », le poisson tripode attend ses proies, qu’il détecte aisément par leur odeur ou les vibrations de l’eau. À la fois mâle et femelle, ce poisson peut se féconder lui-même ! |
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Le GrandgousierLe corps du grandgousier, qui mesure près de 1 m de long, est fendu par une gueule gigantesque ! Ce poisson des grandes profondeurs est muni d’un organe lumineux à l’extrémité de sa queue. Il lui sert à attirer un partenaire sexuel et peut-être aussi des proies, comme des petits poissons et des invertébrés. Puisque la nourriture est rare autour de lui, le grandgousier nage en gardant son énorme gueule constamment ouverte. Ainsi, il ne laisse passer aucune occasion de se nourrir. |
Le calmar géant est l’un des plus grands invertébrés de la planète, avec une taille qui peut dépasser 10 m, incluant les tentacules ! L’animal possède également des yeux gigantesques de quelque 25 cm de diamètre, soit la taille d’une assiette. Dans la pénombre des profondeurs marines, ses grands yeux lui permettent sans doute de repérer ses proies, des poissons et d’autres calmars, ainsi que son principal prédateur, le cachalot.
Le cachalot est un cétacé à dents qui peut mesurer près de 20 m de long et peser plus de 50 tonnes. Comme tous les mammifères, il doit respirer de l’air. Toutefois, son mets favori, le calmar géant, vit à plus de 1 000 m de profondeur. Pour l’attraper, le cachalot doit plonger, parfois jusqu’à 3 000 m de profondeur, un record chez les mammifères ! Il peut retenir son souffle pendant plus d’une heure avant de remonter respirer à la surface.
Le crabe-araignée du Japon est le plus grand crustacé du monde. Son corps, d’une trentaine de centimètres de diamètre, est porté par de longues pattes dont l’envergure atteint plus de 3 m ! Celles-ci lui permettent de se déplacer sur les fonds marins entourant le Japon, à quelques centaines de mètres de profondeur. Sa nourriture est principalement constituée de cadavres d’animaux. Le crabe-araignée fait l’objet d’une pêche commerciale au Japon, où sa chair est très appréciée.
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